Salut les sportifs !
Parce qu'il n'y a pas que le triathlon dans la vie
(comment perdre 10 points de vie en quelques mots...) voilà un petit résumé des 100km de Millau qui ont eu lieu le 28 septembre 2019.
Tout d'abord quelques chiffres pour planter le décor :
- 1286 inscrits
- 1008 arrivants
- 07h27 : le temps mis par le vainqueur (Hervé Seitz, un multi-récidiviste)
- 21h10 : le temps du dernier
- 24h00 : temps limite pour boucler les 100 bornes
- 2,8 marathons
Et d'autres, plus personnels :
- 5ème participation à un 100km (4 fois Millau et 1 fois Belvès)
- 394 : classement à l'arrivée
- 13h00 : le temps espéré cette année
- 13h45 : mon PB en 2018
- 7473 : le nombre de calories dépensées pendant l'épreuve
- 2,8 fois plus de ravitaillements que sur un marathon
Histoire de ne pas faire trop long et ennuyeux, le récit ressemble plus à un roman photo... ça motivera peut-être certains d'entre vous à franchir le pas.
Vendredi après-midi : arrivée à Millau après 6 heures de route, planter de tente dans un camping à 2km du départ puis direction la salle des fêtes pour récupérer le dossard. Comme chaque année j'y croise pas mal de monde : des têtes rencontrées lors des éditions précédentes, les meneurs d'allure, les bénévoles, les organisateurs... mais aussi les vendeurs de fromage, charcuterie et autres pâtisseries. Repas sur place avec les enfants, une copine et sa suiveuse rencontrées en 2015.
L'ambiance est excellente mais il faut penser à rentrer, 2km à pieds ça use ça use...
Le dossard qui me tiendra compagnie pendant une bonne partie de la journée...Samedi matin : c'est le grand jour !
Debout à 6h, le temps de s'habiller et de vérifier que tout est prêt avant de reprendre le chemin de la salle des fêtes. J'ai décidé de faire la course à l'ancienne : sans suiveur à vélo et sans laisser de sac à mi-parcours. Juste un petit sac sur le dos avec une casquette pour la journée, un bandeau pour les oreilles, des manchettes, un coupe-vent et la frontale pour la nuit.
Pour ceux qui ne connaissent pas le parcours c'est ici :
https://www.openrunner.com/r/6587969. Il y a d'abord une boucle marathon de Millau à Millau "légèrement" vallonnée suivie d'un aller-retour jusqu'à Ste-Affrique 'franchement" vallonnée
Passons aux choses sérieuses : un petit-déjeuner léger à 7h30... le départ étant à 10h ça passe laaarge !
Petit déjeuner diététique pour forçat de la route9h30, on se prépare pour le départ qui est précédé d'un défilé dans les rues de Millau ! Le départ est donné à 10h après une minute d'applaudissements pour deux bénévoles décédés cette année. J'ai la chair de poule et hâte d'en découdre, hâte de voir si j'arriverai à faire mieux que 13h45 cette année.
Je crois bien qu'il y en a une qui veut m'attraper Où en étais-je ? Ah oui : PAN ! Les fauves sont lâchés et tout le monde file à son allure : du néophyte qui pense partir pour 10 bornes au V4 à qui on ne la fait pas et qui rattrapera tout le monde en cours de route.
Les kilomètres s'enchaînent, le temps est couvert et lourd, à chaque ravitaillement je prends un gobelet d'eau, des TUC et du chocolat avant de remercier les bénévoles. Vers le 35ème km mon estomac m'informe que le mélange St-Yorre, Perrier, Orangina, Coca n'est pas terrible. Après un petit coup de mou sur 5km ça va mieux. Millau c'est dans l'Aveyron, le pays du Roquefort, il ne faut dons pas négliger le côté gastronomique des ravitos (pour info si vous allez à Belvès dans le Périgord vous aurez du foie gras...)
Bonjour, un MacRoquefort à emporter s'il vous plait !Le marathon est avalé en 4h47 avec 10 minutes d'avance sur le planning "13h". Tout va bien, pas trop mal aux cuisses et j'ai tenu la première partie sans marcher. L'important est d'en garder sous la semelle car les choses sérieuses vont bientôt commencer. On dit souvent que la course commence au 70ème kilomètre.
A partir du passage à Millau je m'autorise à marcher dans les montées, une marche rapide histoire de reposer les cuisses tout en restant dans la course. A côté de moi ça trottine mais on avance à la même vitesse. Les longs faux-plats montants nous emmènent rapidement sous le viaduc et le 50ème kilomètre se trouve dans la première descente, le photographe nous attend là pour nous vendre sa photo souvenir à 12€. Plus que 50 bornes à tenir et à part une ampoule à un orteil tout va bien, toujours une dizaine de minutes d'avance.
La bascuuuule !Les kilomètres s'enchaînent, on passe la fameuse côte de Tiergues, en marchant pour ne pas cramer les cuisses puis vient enfin la longue descente vers Ste-Affrique ! Les ravitaillements sont de plus en plus animés pour motiver les coureurs et marcheurs : musique, jeux de lumière, bière... (si avec tout ça j'arrive pas à monter une Team ASFAS pour l'année prochaine je ne sais plus quoi faire !). C'est enfin le passage au 70ème kilomètre en 8h48, des coureurs se changent et s'équipent pour la nuit, d'autres se font masser (ça fait trop de bien, on repart tout neuf !), la soupe fait son apparition au ravito et je continue à remercier tous les bénévoles.
La course est lancée en repartant de Ste-Affrique, rappelez-vous... le 70ème km, nous entamons le retour vers Millau ! J'arrive à la hauteur d'un coureur et de son suiveur qui m'ont l'air d'être en bon état et nous formons un mini-bus de 6-8 personnes qui s'effilochera au fil des kilomètres.
Plus que 25 bornes, ça sent bon !On se motive pendant une bonne vingtaine de kilomètres, ça me permet de tenir le coup et de faire la connaissance de deux pompiers professionnels basés au Mans, tu m'étonnes qu'ils sont en bon état !
Le 75ème kilomètre est avalé sans encombres, ça monte. En parlant d'avaler, la soupe et les petits sandwichs font toujours du bien et les bénévoles n'ont pas perdu leur sympathie : à chaque fois que je leur dis "merci et à l'année prochaine" ils me répondent "mais avec grand plaisir !"
Buffet à volonté ! Au menu : St-Morêt, miel, roquefort (le truc bleu), jambon, pâtéOn arrive au 80ème km, la descente de la côte de Tiergues, et on croise encore des coureurs qui sont sur le trajet aller : ils nous félicitent, on les encourage... c'est l'esprit cent-bornard, du premier au dernier tout le monde est vainqueur !
Vers le km 85 ça remonte, enfin je crois... je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu... en tout cas le ravito est toujours bien garni. Dehors la nuit est tombée depuis un petit moment. Il n'y a pas de vent et il ne fait pas froid, entre 12 et 14° la température idéale pour courir. Pas besoin de se couvrir.
Chouchous, beignets, tartiflette !Le viaduc pointe le bout de son nez après le 90ème kilomètre, nous marchons toujours dans les montées mais le pompier a du mal. Il me dit de partir devant et de finir ma course tranquille, je décide de desserrer le frein à main et me remets à courir : les jambes réagissent parfaitement et je me retrouve à courir à 10km/h dans le long faux plat montant, je passe sous le viaduc et bascule dans la descente finale vers Millau. L'adrénaline et la perspective d'un nouveau record sur la distance me donnent des ailes : 5'15-5'30/km jusqu'à 4-5km de l'arrivée, ça va sûrement piquer à la fin de la descente ! Bingo, le genou droit qui se met à crier mais en ralentissant la cadence tout se remet en place.
96ème, 97ème, 98ème kilomètres : j'entre dans Millau en pensant à chacun de mes enfants.. le fameux 99ème km sera pour moi, pour savourer pleinement l'aventure qui a commencé il y a quasiment 13 heures. 13 heures sans bobo, avec moins d'arrêts massages que l'an dernier, moins de pauses photos, des arrêts raccourcis aux ravitos. Tous les voyants sont au vert pour faire mieux que l'an dernier : j'ai la chair de poule et les larmes qui montent.
Le dernier kilomètre est interminable ! On remonte l'avenue qui nous amène jusqu'au parc de la Victoire et une fois dans le parc il faut encore monter jusqu'à la salle puis finir par une rampe métallique, les encouragements des spectateurs n'aident pas à retenir les larmes.
Après 12h45 d'effort c'est enfin la délivrance, la fin de cette longue promenade qui a commencé à 10h du matin pour se terminer à 22h45.
Dans 12€ vous aurez une plus belle photoL'objectif était de s'approcher le plus possible les 13h, mission accomplie ! 12h45 c'est pile-poil une heure de mieux qu'en 2018.
Après m'avoir nargué pendant tant de kilomètres je me réjouis enfin de prendre une bière... qui ne passe pas
L'estomac a été trop ballonné pendant les derniers km pour ingurgiter quoi que ce soit. Dix minutes après je lui ai quand même expliqué qui était le patron et j'ai pu m'hydrater comme il se doit !
A taaable, plus de 7000kcal à rattraper !Cinq minutes plus tard c'est au tour de mon compère de course de franchir la ligne d'arrivée, nous nous félicitons tous les trois puis je profite d'une accalmie pour voir les masseurs et faire traiter les ampoules. J'y rencontre mes 2 copines qui espéraient finir en 16h, la coureuse a chuté au 35ème kilomètre et a dû abandonner après avoir été prise en charge par les secouristes
Après un dernier repas sur place je rentre tranquillement au camping en pensant à la démarche de cow-boy que nous serons nombreux à avoir le lendemain.
Dimanche matin : la tente est remballée, un petit tour dans Millau pour prendre le petit-déjeuner dans une boulangerie et ramener quelques souvenirs. C'est déjà l'heure de remonter vers Orléans... le soir même je dois être à Paris pour 4 jours de formation.
Dernier petit tour sur l'aire du viaduc pour profiter du beau temps, vivement l'année prochaine !
On se retrouvera ! (copyright Francis Lalanne)Sur le trajet retour je croise de nombreux gens à la démarche hésitante et maladroite, on se regarde avec un petit sourire en coin. Ouais mec, même si t'as mis 19h t'es quand même un champion !
Lundi soir : bizarrement les courbatures ont entièrement disparu ! Sûrement grâce à une hydratation régulière ?
Merci de m'avoir lu, je ne traîne pas car le 13 octobre je participerai au Marathon de la Forêt-Noire en Allemagne... on m'avait prévenu que l'ASFAS était un club de dingos alors un de plus ça passe inaperçu
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