Retour sur mon 1er IM:
Tout commença le 1er septembre 2017 avec un clic… on appelle ça la magie d’internet !
Un simple clic qui nous émoustille sans imaginer toute l’ampleur que cet acte prend derrière…
Un clic partagé en famille puisque mon p’tit papounet a été embarqué dans cette folie, lui qui adore les défis sportifs.
Une décision prise 2 mois après mon 1er half et une blessure au genou toujours en cours.
3 mois passent, la prépa est censée commencer mais la blessure n’est toujours pas guérie, les diagnostics s’affolent, les examens n’en finissent pas…
M-5, je prends la décision de reprendre l’entraînement mollo, c’est mieux que rien ; en mode rando pour le vélo et course à pied, en mode plus poussé en natation avec coach Stephan.
M-4, le genou est toujours douloureux, impossible de « pousser » en vélo, je commence à douter de ma participation au Tours’n Man. Mais je ne perds pas espoir, je continue mes entraînements en restant vigilante et en acceptant que ma prépa soit plus courte et moins intensive que prévu.
M-2, après plusieurs moments de doutes, c’est décidé, je prendrai le départ quel que soit le dénouement. Impossible de ne pas essayer et de ne pas partager cette folie en famille.
Je dois juste me préparer à un éventuel échec le jour J.
Ça y est, c’est le jour J.
Lever à 5h avec un beau soleil
– Placement dans la zone de départ à 6h30, dans le SAS n°3 de 1h15 à - d’1h30, sous des nuages menaçants.
Premiers départs à 7h en rolling start, les 1ers nageurs se déportent à l’opposé des bouées avec le courant, il y a intérêt à bien se rapprocher au plus près des bouées pour ne pas trop dériver. Dernier signe à mon papounet.
Je m’élance du ponton, l’eau est chaude, 23.2°C, ça bouscule un peu, je ne vois pas les bouées mais je ne m’arrête jamais de nager. Je me ramasse des claques, j’en donne en retour, ça castagne
les 700 premiers mètres mais je me sens bien. Sortie à l’australienne avec montées et descente d’escaliers, j’ai nagé la moitié. Je reprends mon rythme, je double de plus en plus de filles et de mecs, je prends plaisir à nager, c’est tellement exceptionnel d’avoir ce ressenti dans l’eau ! Je sors de l’eau en 1h28 (1h20 prévu), me dirige vers le rack et vestiaires, il pleut beaucoup, je comprends que le vélo va débuter sous la flotte… A la sortie du vestiaire, un enfant me dit que je suis 7ème… pfff n’importe quoi, il est mignon le loulou mais il ne sait pas compter !
600 m de longue transition à pied sous des trompes d’eau jusqu’au parc à vélo
. Arrivée devant mon vélo, je suis étonnée de voir celui de Myk-L.
J’enfourche mon bolide, c’est parti pour la partie vélo sous un déluge la 1ère heure. Je suis bien, dans mon élément, j’ai un peu froid avec la pluie, pourvu que le soleil revienne, sinon ça va être dur de finir dans ces conditions climatiques. Je mange toutes les 40-45min, je bois régulièrement, je mouline dans les montées pour épargner mon genou, j’arrive à la fin du 1er tour, la 1ère ou 2ème féminine du half me double, je me cale à son rythme à distance, elle crève à 3 km de l’arrivée dans le rond-point, elle panique et me demande la distance qu’il reste, je lui conseille de terminer comme ça, elle réussit à terminer les derniers kms ainsi, on s’encourage mutuellement et je la double au dernier virage en épingle où elle galère dans ses trajectoires avec son pneu crevé.
90ème km en moins de 3h, petit tour de Speedway où la foule t’encourage et te booste. Arrêt au ravito perso où Stéphane N. et Rui m’avaient conseillé de manger des sandwichs (merci, le goût salé est si agréable !).
Début de mon 2ème tour, je suis à la 5ème place !... j’ai du mal à y croire, je suis trop contente même si je sais que ça ne va pas durer à la cap. Je croise Myk-L, Christophe H., mon p’tit papounet puis Polo du L…C’est si bon de s’encourager entre coéquipiers.
Le soleil de retour, il commence à faire chaud, je m’asperge en plus de l’hydratation et l’alimentation. 120ème km, petit coup de mou, j’essaie de maintenir un bon rythme sans être dans le rouge. 150ème km, je manque d’eau, vivement le prochain ravito. J’ai faim alors que je viens de manger… je me souviens du conseil de Rui, « sur le vélo, tu bouffes, tu bouffes, tu bouffes », je remange donc pour être rassasiée
. Mais le coup de mou est toujours présent… et là, je repense au conseil d’Hubert le matin même dans le parc à vélo : « Vous traverserez un moment de doute ou difficile mais ne vous inquiétez pas, ça ne durera que 15 min »… Hubert, à ce moment-là je te maudis, en me répétant « Hubert, tu t’es foutu de ma goule ! Ton ¼ d’heure dure depuis plus d’1h !!! ».
Je commence à ressentir quelques aigreurs d’estomac. Il reste 20 km, je ressens de vives douleurs furtives au genou… ce que je redoutais… « non, faut pas que tu lâches maintenant mon coco ! ». 2 nanas finissent par me doubler, je perds 2 places – 7ème au classement. Et toujours pas de Myk-L, Christophe et Papoun’… mais 14 km avant la fin du vélo, je sens un pincement aux fesses, c’est Myk-L, je commençais à m’inquiéter ! Petit moment de papotage, ça fait du bien de discuter après tant d’heures !
2ème boucle vélo terminée, 6h05 de vélo, mieux que prévu, c’est top. A l’entrée du parc à vélo, Alexia m’encourage et j’aperçois Nico au dernier moment, ça me rebooste !
T2, je prends mon temps : Nok, crème solaire, remplissage du bidon d’eau, passage aux toilettes, et hop c’est parti, en même temps que Myk-L.
Premiers km cap : il fait très très chaud, une chaleur étouffante, je bois mon petit bidon d’eau en seulement 2 km… plein de personnes marchent, ouh là ça va être dur avec cette chaleur, finalement j’espère qu’il y aura une petite averse. L’ombre se fait rare. Malgré la chaleur, je me sens bien, je marche dans les côtes, comme la plupart, je m’arrête à tous les ravitos pour manger des fruits, boire frais et m’asperger la tête. J’ai toujours des brûlures d’estomac et remontées acide, mais je garde mon petit rythme. Je repasse à proximité du parc à vélo, petit claquage dans la main de Nico au passage.
Au 8ème km, Papoun’ me rejoint enfin, cool ! On discute un peu avant qu’il poursuive sa route. La 1èr boucle se termine, 14 km réalisés sans grosse difficulté, vivement que ça dure !... mais ce ne sera malheureusement pas le cas, mes douleurs d’estomac s’amplifient, accompagnées de gros vertiges, nausées, frissons
… la 2ème chose que je craignais après mon genou se produit.
16ème km, je suis contrainte de marcher… d’ailleurs, la majorité des triathlètes marchent à cet endroit. Je tente de recourir tout doucement mais impossible, les vertiges et nausées sont trop importants, je cours en zigzag, alors je marche presque 2 km jusqu’au prochain ravito. Yohan me double dans son dernier tour et m’encourage pour ne pas lâcher quitte à marcher longtemps. Sauf que là, il me reste 24 km, je ne suis pas prête d’arriver en marchant ! De toute façon, il me paraît inimaginable d’abandonner, tant que je peux marcher, je peux aller au bout. Je bois, je me force à manger un bout de pomme, je m’asperge mais ça ne va pas. Des nanas arrivent au ravito en me demandant si ça va, me complimente sur ma partie vélo et m’invitent à poursuivre le marathon avec elles… je suis épatée, c’est dingue la solidarité qu’on peut retrouver dans ce genre d’épreuve ! Mais je suis incapable de recourir pour l’instant, je m’assois 5 min, le temps que le tour de manège s’arrête et me rende mon équilibre. Faut pas que je m’arrête trop longtemps sinon je vais jamais repartir, alors je me remets à marcher 300m puis je recours un peu, j’alterne footing-marche.
Je repasse à proximité du parc des expos où se situe Angélique… et son petit paquet de fraises Tagada !
… malgré des moments pas très lucides, je me rappelle bien de ces fraises Tagada !
22ème km, un gros orage éclate, un déluge, des éclairs et des coups de tonnerre pendant une demi-heure. Je continue à courir pour me réchauffer, à croire que cette grosse averse a fait baisser la température de mon corps puisque je me sens mieux, moins de vertiges, plus du tout de nausées, je retrouve un élan d’énergie pour finir ma 2ème boucle. A ce moment-là, je croise mon papounet, il doit lui rester 9km à parcourir.
Je passe à côté de la ligne d’arrivée à 11h58, et là je me dis que si je ne marche pas trop sur ma dernière boucle, je peux faire moins de 14h.J‘avais prévu d’être en moins de 13h30 mais tant pis, maintenant le principal c’est de terminer.
3ème boucle entamée avec le retour du soleil, de la chaleur. L’évaporation de l’eau du sol se transforme en vapeur étouffante mais je cours, je passe le panneau des 30 km… je suis sur la bonne voie, il ne reste que 12 km… mais les nausées et vertiges
reviennent, je comprends qu’il va être dur de ne pas marcher et que les derniers kms vont être difficiles. J’alterne cap-marche jusqu’à ce que je ne puisse plus courir, mon ventre ne supporte plus les sursauts de la cap.
Il reste 6 km, ça me paraît tellement long, je n’en vois pas le bout. Il faut que je me force à courir un peu, même lentement et pas longtemps. C’est difficile, les nausées sont omniprésentes lorsque je cours, je manque de m’écrouler comme certains triathlètes que je dépasse allongés au sol ou sur des bancs.
Encore 3km, je n’en peux plus, une petite fille et son papa en vélo me tiennent compagnie en me posant des questions sur l’épreuve, ça me fait passer le temps.
500 derniers mètres, je me force à courir, je ne tiens pas à passer la ligne en marchant, je rentre dans le parc des expos, sur le tapis de l’arrivée, le speaker est toujours en folie après tant d’arrivées. Je trouve de l’énergie pour accélérer mais pas pour lever les bras comme le speaker me le suggérait…. Ça y est, j’ai passé la ligne, je l’ai fini !
Je vois mon père heureux derrière la ligne, il me prend dans ses bras, il s’inquiétait de ne pas me voir arriver. Un bonheur partagé indescriptible…Et un aboutissement de plusieurs mois de préparation stressante.
Pour résumer, du plaisir en nat’, du plaisir en vélo… et beaucoup moins sur les 2/3 du marathon… mais j’y ai pris goût. Affaire à suivre…
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