Petit résumé de mon premier triathlon M… alors oui c'est ridicule comparé aux périples des ironmans et des ultras traileurs !
Arrivée à Villiers sur Loir, le ciel est menaçant, ça va encore être une compèt’ sous la flotte… grrr marre de ce temps de chiotte !
Départ de la nat’, les 750 premiers mètres, je me sens bien, à mon grand étonnement, pas mal aux bras. Je suis loin d’être une experte en nage alors la pression retombe, l’épreuve que j’appréhendais le plus se déroule bien.
Par contre, un point obsolète pour tous mais important pour moi, une bonne envie de faire pipi survient… j’ai oublié avant le départ !
Sortie à l’australienne (une première pour moi) réussie, pas de tête qui tourne en sortant de l’eau, je me sens bien sur la plage alors je cours et double quelques personnes, je replonge devant 2 autres personnes, je me sens bien mais je suis prise en sandwich par ces 2 autres nageurs qui m’ont rattrapé. L’une me fout des coups de bras puis 2 coups sur la tête qui m’ont remis les idées en place ! La nageuse est collée à moi mais je suis ma trajectoire, pas question de me décaler et perdre de précieux mètres pour la laisser nager tranquille, je ne suis déjà pas une bonne nageuse alors je ne vais pas non plus céder des places ! Je continue à nager à mon rythme en gardant ma ligne et lui mettant des coups aussi, si elle nage mieux, elle n’a qu’à me doubler.
Et là j’entends « putain, putain » et plus aucun coup, je vois les 2 nageurs à mes côtés changer complètement de trajectoire, bien décalée de celle qui faudrait prendre d’ailleurs, et là je me dis cool je suis peinard et en plus je passe devant eux ! Non mais oh, je ne vais pas me laisser enquiquiner non !
Toujours envie de faire pipi mais impossible d’assouvir cette envie pendant l’effort.
Pas question que je m’arrête sinon je vais reperdre les places que je gagne petit à petit en doublant.
Il faut vraiment que j’y arrive avant de sortir de l’eau sinon ça va être de plus en plus gênant en vélo et CAP…
500 derniers mètres, j’invente une nouvelle nage « Made in Vanou », les bras de crawl et les jambes de brasse (oui parce que mes jambes en crawl ne me servent pas du tout, elles me gênent plus qu’autre chose !), ça me donne de la patate, je double plus de monde et ça repose mes petits bras !
Sortie de l’eau avec toujours l’envie de faire pipi, et là je me dis, bah tu n’as plus qu’à supporter le reste des efforts avec la vessie pleine ma cocotte. Je pars déjà avec des difficultés.
Je sors en milieu de classement, cool. Je galère à enlever ma combin’, heureusement que la transition jusqu’au parc à vélos est longue puisque je n’enlève mes bras de la combin’ qu’à l’entrée du parc !
Je vois mon chéri et sa fille venus me voir pour la 1ère fois, ça me rebooste !
Mal organisée, je perds un précieux temps dans le parc, en plus il pleut je galère à mettre mes chaussettes et ma veste, ça colle crogneugneu !
Départ sous la pluie pour 47km de vélo, les virages sont glissants, les côtes sont un peu casse-pattes mais pas trop méchantes, je vois de plus en plus de cyclistes sur le bas-côté ayant crevé… pourvu que ça ne m’arrive pas ! J’ai l’impression de toujours avoir le vent de face, mais j’ai des bonnes sensations. Je double une fille, 2 filles, 3 filles…. Je reprends 13 places dans le classement général féminin et j’ai su plus tard que j’avais fait le 3ème meilleure temps féminin, cool !
La position sur le vélo avec la vessie pleine me déclenche un mal de ventre, la CAP va être un peu plus compliquée.
2ème transition, je vois Medhy dans les spectateurs à encourager, je lui dis « qu’est-ce que tu fous là ?!!! », il devrait être sur son vélo à finir ses 94 km de vélo !
Je ressors du parc avec une crampe au quadriceps droit, tant pis je continue à trottiner en boitant et en espérant qu’elle s’estompe, ce qui est le cas 300m plus loin ouf !
1er ravito, les bénévoles me signalent que je suis la 7ème femme, ça me rebooste même si je sais que je vais reperdre quelques places en CAP.
2ème km dans les champs, mes chevilles sont continuellement en torsion, aïe ça ne va le faire du tout, je sens que l’épreuve la plus redoutable sera finalement la course à pied.
Au 3ème km, je comprends que le triathlon va se finir dans la souffrance, le parcours se poursuit dans les champs où on peut à peine aligner un pied devant l’autre, les crampes aux chevilles deviennent insupportables, elles descendent sur le dessus du pied jusqu’aux orteils et remontent jusqu’à 1/3 de mes tibias… je souffre, je souffre, mes chevilles se bloquent, mon allure se réduit considérablement, j’ai perdu plus de 3 km/h, je lutte et je me dis « non tu ne t’arrêtes pas »… mais la douleur est trop forte, je suis contrainte de marcher au 4ème km, et là je me dis que les nanas vont me redoubler plus vite que prévu… je marche sur quelques mètres puis repart, puis je m’arrête tellement mes chevilles sont tétanisées
, je recommence le même process 3-4 fois jusqu’à la fin du chemin où j’ai le ravito en ligne de mire. Je guette si des nanas me dépassent avec tout le temps que j’ai perdu, mais que des gars…
Je recommence à courir dans les sous-bois, je suis au ralenti mais je cours quand même, c’est mieux que marcher, j’adopte une autre foulée plus longue et sur les talons (tant pis) qui soulage un peu mes douleurs aux chevilles, celles-ci redeviennent supportables mais impossible d’accélérer, sinon les crampes surviennent, je vais être contrainte de finir comme ça si je veux terminer ce tri.
La pluie est de plus en plus forte, les sous-bois sont très glissants avec la boue, les chevilles sont très sollicitées mais je tiens le bon bout, la descente boueuse est difficile vu que mes appuis ne sont pas du tout stables et risqueraient de me déclencher à nouveau des crampes, c’est d’ailleurs à ce 6ème km que des filles commencent à me doubler… je me dis que j’avais quand même une bonne avance pour qu’elles me doublent seulement maintenant. Je compte une fille, 2 filles, 3 filles… puis je ne les compte plus, ça me désespère !
Et oh faut garder le moral ! Stephane me double sur la 1ère boucle de son half et un petit mot gentil, je me raccroche à ses encouragements ! Je regagne un peu en allure bien que je sois loin de celle habituelle.
Je vois une nana au loin qui a l’air encore plus en difficulté que moi, elle a une foulée cassée, si je la double ce sera mon petit bonheur de la Cap puisque ce sera la seule personne que j’aurais réussi à doubler lol. Je finis donc par la dépasser au 8ème km en s’encourageant mutuellement (y a vraiment une bonne ambiance au triathlon !).
Puis je croise Coco souriant qui entame sa 1ère boucle.
J’arrive de l’autre côté du lac alors que ma montre affiche 11 km… oh non, la distance est plus longue que prévu, j’ai encore une partie du contour du lac à faire pour en finir avec ces foutus douleurs de chevilles.
Dans les 500 derniers mètres, Mél’ me double à la fin de sa 1ère boucle avec une petite tape sur le cul pour me requinquer sur mes derniers mètres !! Allez go go Mél’ !
Je vois le panneau « Arrivée » à droite puis l’arche en hauteur… ouf ça y est, je l’ai fait, je l’ai fini et j’y ai pris du plaisir sauf pour la Cap !!
J’ai finalement perdu 8 places en cap et fini 15è féminine en 3h29 (à 14 min de la 2ème)… bon bah ça c’est fait, je vais faire pipi, me mettre au sec, manger et regarder l’arrivée du half des Asfasiens maintenant !!
Vivement le prochain M que je prenne ma revanche !