De retour à la maison, je récupère une connexion Internet digne de ce nom et un clavier, de quoi faire un CR de ce Challenge Roth. Que dire de ma course…
Une natation comme prévue avec un chrono un peu au-dessus de ce que je souhaitai mais rien de grave. Un vélo avec des crampes après seulement 3 heures de course. Après 5 heures, je commence à ne plus pouvoir m’alimenter correctement sans vomir… la journée va être longue.
A T2, J’hésite, le premier ravito est au 3éme km, je pars, je déciderai de la suite là-bas. Au 3éme Km, je décide de trottiner entre les ravitos et de me forcer à boire et manger. Du 3éme au 14éme pour moi, c’est un peu le blackout, je cours au radar, parfois en fermant les yeux. Au 14éme, je suis un peu plus lucide, je trotte toujours en m’arrêtant longuement à tous les ravitos.
J’arrive au semi, vu le chrono, si je continu, je pars pour plus de 5h de course à pied. Je pense à abandonner. Au croisement du semi, ma famille est là, difficile d’abandonner. J’alterne marche et « course ».
A partir du 26éme c’est marche le plus souvent. Après le 32, c’est marche uniquement. Enfin le final, je trottine par principe, pour les enfants, le club, les copains… 13h03.
Un peu déçu mais réaliste, ma préparation était limite pour terminer un ironman dans des conditions normales, alors sous cette chaleur… mais était-ce l’essentiel ?
Elle était formidable cette avant course avec les ASFAS, tous ensemble dans le parc à vélo. Tout me semblait calme et serein, des émotions contenues, des sourires, des encouragements…
Combien étions-nous ? Combien devions-nous être ? 22, 23, 24…
Avec nous, il y avait Benoit, mais du mauvais côté de la barrière, en spectateur, et Coco à distance, les deux aux regrets de ne pouvoir être du départ… 1, 2
Boule très concentré, qui malheureusement ne connaitra pas encore les émotions du finisher sur le final du marathon, ça viendra Boule, ça viendra… 3
Seb, toujours aussi ému au départ, mais cette fois-ci, lui non plus ne verra pas la ligne d’arrivée. Pourtant Seb, il y en a eu des journées réussies. Comme à Roth en 2008, ce jour-là, juste avant le départ, tu m’as demandé : « Mais pourquoi on s’inflige ça ? ». J’y pense encore, un vrai sujet de philo : « Pourquoi on s’inflige ça ? », j’en sais rien Seb, j’en sais rien… 4
Pour d’autres la journée sera une réussite ou presque : Doc Fish et Gregos. Je me souviens vous avoir croisé au premier semi, vous aviez l’air bien et ça m’a fait plaisir de vous voir comme ça… 5, 6.
Cette année, pour les plus belles réussites, il fallait se tourner vers les nouveaux finishers, Mag et Pascal. Ce qu’ils ont fait ce dimanche sous le soleil est énorme. Mag, Pascal, vous savez probablement pourquoi vous vous êtes infligé ça. Roth était l’aboutissement d’une préparation sérieuse où les moments de doute ont probablement été présents… 7, 8.
Belle réussite pour Steph également, certes le chrono n’est pas celui que tu attendais, mais dans ces conditions la performance est plus qu’honorable. La conclusion d’une belle année de préparation et d’attente Steph… 9.
Arno, Nico, Allan, je vous découvre tous les 3 ensembles sur les photos. Quand je vous ai croisé, je n’ai pas vu Nico, Allan, tu es beaucoup trop grand. Partager ce moment difficile à trois est une expérience inoubliable dont je suis un peu jaloux. Il faut faire preuve de beaucoup d’humilité pour terminer comme ça. Pourquoi vous infliger ça ? Vous avez probablement vos raisons… 10, 11, 12.
Phil, Michel, vous m’avez doublé au semi. Michel en métronome assurant le rythme et Phil beaucoup moins en verve que d’habitude. Phil j’aurai préféré te voir plus vanneur, tu aurais pu commenter mon allure de coursier… 13, 14
Dans la série des charmants petits couples, il y a eu Christophe et Brice, tous les deux nouveaux sur la distance. Christophe, que j’ai croisé au plus mal, a trouver avec Brice un soutien pour aller au bout de son histoire. Je ne sais pas si vous avez atteints vos objectifs mais vous avez déjà tout compris à l’esprit du club …. 15, 16
En parlant d’esprit club, je ne peux pas m’empêcher de penser à Alain. Seul bémol cette année Alain, tu n’as pas respecté les couleurs du club. Quand je t’ai doublé sur le premier semi, tu étais gris, les couleurs du club c’est rouge, blanc et noir mais pas gris, toi, tu étais gris. Heureusement, sur le second semi, tu avais repris des couleurs et le sourire. Chapeau Alain …17
François, j’en suis sûr aurait bien aimé finir en couple cette épreuve. Cela aurait été sympa de te voir une nouvelle fois en compagnie de Seb ton jumeau de course, les choses se sont passées différemment François … 18
Laurent, dimanche je ne t’ai vu qu’une seule fois, un peu seul, j’aurai bien aimé t’accompagner cette fois. Comme ce jour de 2005 sur la Walkowiak où nous nous sommes retrouvés sur la fin, tous les deux frigorifiés, ce jour-là aussi je me demande encore pourquoi nous nous sommes infligé ça Laurent… 19
Nelly, dimanche, comme d’habitude, je t’ai vu courir. En 2006, peu avant mon premier IM, je t’avais demandé comment tu faisais pour courir ton marathon IM en 4H, tu m’avais répondu : « c’est simple, je ne marche pas ». A Roth, comme lors de mon premier IM, je n’ai pas réussi à suivre ton conseil qui semblait pourtant si simple, désolé Nelly …20.
Et puis encore un nouveau couple, Hubert toujours là et Dany nouveau venu sur la distance. Dany, je ne t’ai pas vu le soir mais Hubert m’a raconté votre fin de course, vous aussi vous vous êtes soutenus sous cet orage qui a suivi la canicule, cette année c’était la meilleure façon de terminer cette épreuve… 21, 22
22, avec moi ça fait 23, mais pour moi nous étions 24.
En 2009, pour l’IM de Nice, Guillaume était déçu de sa course, lui aussi avait longuement marché sous le soleil de la promenade des anglais. Dans l’aire d’arrivée, je l’avais, je l’avoue, un peu chambré et lui avait promis une revanche… ce serait à Roth.
Nice 2009, Guillaume et Phil dans l’aire d’arrivée. Alors cette année pour ma reprise, Brutus m’a souvent accompagné, quand j’ai recommencé à courir avec mes 15 Kg en trop et mes genoux en vrac. A Roth, Guillaume était au départ, et quand j’ai franchi la ligne, il était déjà là. Guillaume, t’as gagné, tu as eu ta revanche.
Pourquoi on s’inflige ça ?
Nous avons tous nos raisons, toutes différentes, changeantes d’un IM à l’autre, parfois très personnelles. Si j’ai la chance de refaire un IM, ce ne sera pas pour jouer la belle avec Guillaume, je préfère que l’on reste sur cette égalité, il y aura bien d’autres raisons.
Merci à tous, triathlètes et supporters.