Après avoir retrouvé mes esprits, il est l'heure de faire un "petit" bilan sur mon retour au triathlon longue distance à Royan :
* Départ sans gros stress, juste des incertitudes avec l'arrêt de l'entraînement course à pied il y a plusieurs semaines (pour rappel du à une déchirure au mollet )
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C'est parti pour 1900m de natation en mer, ou plutôt 2400m réellement
. Une natation un peu compliquée avec la houle, les tasses d'eau salée qui font tirer au coeur
, les nageurs des départs suivants qui te rattrapent et te nagent dessus. Mais je reste zen 🧘... du moins, jusqu'au moment où je casse mes lunettes
No panic, il y a toujours une solution. Le temps d'échanger quelques mots avec une autre compétitrice, je garde à la main ce qu'il me reste des lunettes et pas le choix crawl polo pour les 400 derniers mètres
C'est jouable, même avec le sel dans les yeux, ça va le faire... ne rien lâcher, et ça l'a fait
!! Ce ne sont pas des pauv' lunettes qui vont me gâcher ce triathlon !
* Longue transition sur la plage, je sens un peu le mollet blessé alors je ralentis. Je prends le temps de me changer le haut et enlever le sable des pieds. Petite tape sur le cul de Maguy et Lolo au passage dans le parc à vélo et c'est parti pour...
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93 km de vélo. Le temps de retrouver les esprits, moulinette pendant les 1ers km avant que les choses sérieuses débutent... la série de côtes
, et de descentes. Mais quand je pense qu'au retour ces longues descentes seront des côtes, ça fait peur
Je mange, je m'hydrate, tout va bien tant que je roule à mon ryrhme. J'encourage ceux et celles du club que je croise, les km passent plus vite. Tout va bien pour ce 1er tour, je me sens même bien sans m'enfammer. Je prends du plaisir à rouler. Papoun me double à la fin du 1er tour, le temps d'échanger quelques mots sur nos ressentis. Et puis, au début du 2ème tour, 46e km, gros coup de mou
... Je ne comprends pas, pourtant je m'hydrate, je mange, mais ma perte d'énergie s'intensifie, les côtes deviennent dures. Saperlipopette, pour ne pas me faciliter la tâche, une 1ère crampe arrive au 60e km
Je force moins dans les côtes, je mange, je bois, et je poursuis le parcours malgré mon énergie d'
. Le mental commence à prendre le dessus du physique et le début du calvaire arrive au 80e km... crampe soudaine sur la cuisse droite, je déclipse pour tirer la crampe tout en continuant à rouler avec l'autre jambe. Je repars sur les 2 jambes, puis crampe sur l'autre cuisse puis les 2 en même temps, je m'arrête au pied d'une côte, les jambes tétanisées pendant de longues minutes, je m'arrête plusieurs fois à cause des crampes mais je continue à avancer. 3ème gros épisode de crampes douloureuses, le physique prend cette fois le dessus sur le mental, je craque sur le bord de la route, avec des crampes sur tous les muscles des 2 cuisses, je souffre, je ne me vois pas finir le vélo dans ces conditions, je vois les minutes d'inactivité défiler. J'ai peur de la barrière horaire
J'échange avec une concurrente qui me dépasse pendant les épisodes de crampes et que je redépasse quand ça va mieux, je me sens moins seule et je reprends espoir... ce ne sont pas des foutues crampes qui vont me gâcher mon tri !
J'arrive au parc à vélo, et ouf je suis encore loin de la barriere horaire.
* Transition 2, je prends le temps de mettre les chaussures de running pour ne pas avoir de nouvelles crampes, je mange, m'hydrate, et c'est parti pour...
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21 km de course à pied. Je pars tranquilou et à peine réalisé quelques mètres que je m'arrête tirer les crampes aux cuisses sur les barrières. Aïe ça va être long ! Mais les crampes sont plus gérables qu'en vélo. Au 1er km, je ressens des picotements sur le dessous du pied droit, puis plus tard sous le pied gauche. Je comprends que c'est le début des ampoules
, sûrement au fait que mes chaussures de running soient restées pendant 7 longues semaines au placard. Le sort s'acharne sur moi, mais le mental est là
. Aucun plaisir mais je m'accroche au fait que les crampes et les ampoules soient plus gérables qu'un mollet déchiré
L'alternance marche / course à pied rend le mollet plus fort
Il fait chaud
, 31°, la fatigue s'installe. Je mange pour reprendre un semblant de force. D'ailleurs je n'ai jamais autant mangé sur un tri, j'ai toujours la dale
Je croise les copains, copines, Papoun. J'espère que l'organisation va me laisser partir à la fin de cette 1ere boucle, je veux terminer bien que mon corps dise stop
_entry: Non mais oh, c'est ma tête qui décide !
L'organisation m'encourage à mon demi-tour tandis que Papoun arrive de son tri... il me reste 11 km
Mental, mental, mental ne me lâche pas, je vais le finir ce tri, peu importe la place, peu importe la souffrance, je vais le finir ! 18e km, Papoun me rejoint en course à pied avec Flo et Cycy en vélo... Ça fait un bien fou de ne pas se sentir seule, surtout sur les derniers km. Les derniers mètres arrivent, les crampes aux mollets aussi
, j'entends le speacker dire mon nom et certains du club m'encourager, Yolande, Maguy et Dudu passeront la ligne avec moi, accompagnés de "feux d'artifice". Je ne suis pas la dernière mais pas loin, du moins de ceux qui n'ont pas abandonné. Je suis trop fière de moi malgré le temps bien éloigné de mes temps d'avant (8h23).
==》 Ce que je retiens, évidemment de la souffrance (encore maintenant
), mais surtout un esprit club et un papoun en or qui m'ont donné des ailes
.
Peu importe le temps, le classement et la souffrance, mon but était de le finir. Une reprise sur un tri difficile, avec une prépa loin d'être parfaite. Un challenge incertain pour moi mais une victoire d'avoir franchi cette ligne