9h50’44
Enfin le sub 10 tant attendu pour clore cette saison 2016, à l’heure où mon meilleur pote T.Durey a réalisé un de ses rêves sportifs, prendre le départ et figurer honnêtement à l’IM d’Hawaï.
Bon vous l’aurez compris, me concernant, ce temps me fait rêver mais il s’agit en fait de mon temps global passé cette année en compétitions sur les disciplines enchaînées…
En effet, bien occupé avec l’arrivée de Sam l’an dernier, j’ai fait un paquet d’entraînement quasiment tous les soirs de la semaine, mais davantage pour amener les trois grands à leurs activités sportives et culturelles. Du coup, je n’ai pris part qu’à deux courses : le triathlon de Paris avec 250km de vélo au compteur fin mai ; au final une 20ème place au scratch en 2h12’49, grâce à l’avion de chasse (Quentin Burc Boucau) du week-end duquel j’aurai réussi à tenir la roue, bouche ouverte et langue pendue, durant 40km avant de balader autour du Trocadéro et de la Dame de fer. Le faire, c’est déjà bien me direz-vous !
Quid alors de cette deuxième course ? Celle qui m’aura éloigné de ce qui devait être ma dernière AG au sein du club voilà trois semaines.
Il s’agit du swimrun d’Annecy, organisé sous le label de la Gravity Race. J’ai déjà fait l’éloge de cette discipline, en devenir à mon avis, qui se pratique en binôme. Comme l’an dernier, j’ai décidé de partager cette épreuve avec un ami, Christophe Saint Martin, et vu mon rythme d’entraînement, nous décidons de nous inscrire sur la course des îles de Glénan, petit rappel au troll enez absent du calendrier en 2016. Cette course se déroulera sur un site magnifique et sera plutôt orienté natation avec 6,5km pour 16km de càp. Ça nous va sachant que je serai accroché à Christophe sur les parties nagées. La pré-inscription est faite en mai ; la validation définitive en juin… et l’annulation par décision préfectorale après la mi-septembre. Ainsi, je n’aurai s fait que Paris, à moins que ! Rapidement, on jette un coup d’œil pour savoir si l’on peut se rabattre sur un autre site. La Gravity Race d’Annecy est le même jour mais c’est complet et l’organisation, malgré sa compréhension ne veut/peut nous repêcher.
Qu'importe, il reste une dernière chance sur un jeu Facebook avec le partenaire Orca. 2 clics et l'attente commence. Vous l'aurez compris, je gagne l'un des deux dossards mis en jeu, nous ouvrant ainsi les portes de la course. Le binôme est à nouveau composé et prêt à en découdre avec une ambition revue largement à la baisse. Autant nous souhaitions être aux avants postes aux Glénan, autant là avec 5,4km de natation et 35km de trail et 2100m de D+, l'objectif est comme l'an passé d'aller au bout en prenant un max de plaisir...
Christophe a fait l'half de Vichy, donc est plus entraîné à pied qu'au troll. De mon côté, j'ai repris un peu la voie des footings et des bassins début août afin de gagner un peu de bagage foncier et perdre quelques kilos liés à mon inactivité. Nous nous astreignons à quelques sessions à Charlemagne pour tester la corde qui nous relie à présent, en plus des liens d'amitié. L'eau est plutôt bonne donc les premières se font en tri-fonction puis les 2 dernières en combinaison car cela devient assez froid. La semaine précédent la course on peine à se jeter à l'eau tant le froid nous fait mal aux articulations de la cheville et du genou. Inutile de vous dire que tous les jours on scrute la météo mais surtout la température de l'eau qui fond comme neige au soleil. On table sur 15/16° sachant qu'on a estimé la dernière de Charlemagne un poil en dessous de 15°C.
Le verdict tombe le vendredi soir lorsque l'on se rend sur la plage de départ. 14,2°C à faible profondeur !!! Aïe, là ça sent le truc de guerriers et les souvenirs de début d'hypothermie de l'an dernier refont surface. La traversée du lac au 2/3 de la course s'annonce terrible.
La nuit est courte comme la veille d'un IM ou celle d'un examen ; ou bien comme la nuit d'une nouvelle rencontre amoureuse donc peu dormie ! Choisis ton camp camarade. Nous c'est fait, ce sera un lit pour 2 et deux duvets individuels...
)
Samedi 15 : Réveil à 5h45, petit déj puis direction le site de départ. En arrivant, la tension monte. On sent l'incrédulité, l'appréhension, la joie d'être là et de vivre LE moment. Le problème c'est que LE moment commence par la mise à l'eau et là tout le monde y va à reculons. A 5' du départ, plus le choix...il faut faire trempette pour éviter de suffoquer à la première immersion. Ô quelle agréable surprise de la trouver bonne. Si si je vous assure, on pensait que ce serait plus froid (ça devait être très bas à Charlemagne). J'ai nettement moins peur de ne pas aller au bout de la course à cause du froid ; maintenant rien ne peut nous arriver. On s'avance tranquillement dans l'eau, alors que certains restent sur la plage ; en vieux roublards sentant un départ de triathlon d'antan...
BINGO ! Le départ se fait avec un sifflet à peine plus réveillé que nous, et encore embrumé par les nuages qui nous surplombent. Ça part tranquille et on sort sur l'avant du peloton en nageant cool. Vient la 1ère càp de 11,5km qui sur le papier est la plus difficile donc prudence. On s'est mis d'accord pour faire les 2 premières sections pédestres en dedans car très dures d'après open runner. Sur le terrain, ça l'est tout autant ; on est sur du 20% quasi en continu que ce soit en montée ou en descente. Autant dire que l’ascension se fait en marchant et la descente avec les moyens du bord, les avions de chasse nous posant, les quadriceps titillant et le temps défilant. On avait misé sur 1h45 environ pour la première session nat/càp, on remettra les pieds dans les eaux limpides du lac 2h35 après le start. La journée s'annonce très longue mais riche en partage. Les ravitos sont les bien venus en liquide et surtout attendus car cela signifie qu'on avance dans la course et vers la deuxième partie qui nous sera plus favorable avec des càp plus courtes et des nat plus longues.
On fera finalement toute la journée sur ce rythme prudent mais régulier, en prenant garde que ni l'un ni l'autre n'est dans la souffrance. Elle apparaîtra néanmoins ponctuellement ! Les descentes interminablement cassantes musculairement me saouleront souvent et mon binôme aura alors une haute importance ; d'abord parce qu'il est dans le même état:-) mais aussi et surtout car on se soutient tout du long en se rappelant ce qu'on est venu chercher ici : le partage de ce moment privilégié de sport et de vie. Un instant simple mais qui n'est pas permis à tous alors on savoure...
D'un point de vue énergétique je suis au top, (c'est bien finalement une année de jus), jusqu'à 2 km de la dernière mise à l'eau. C'est plat, mais je sens un coup de mou énorme, m'obligeant à marcher 1' le temps de prendre un dernier gel ; même si son efficacité sera plus de l'ordre psychologique ça fait du bien. En plus on sait que cela se termine et que les deux équipes qui viennent de nous poser à pied finiront derrière nous car il reste cette fameuse natation de 1700m qui fait peur à beaucoup depuis le début de la journée. Bizarrement, nous, on est soulagé qu'elle arrive enfin. Nous n'avons jamais été doublé dans l'eau et ce dernier plouf sera encore une fois l'occasion de ramasser un paquet d'équipe. Dernière sortie pour le dernier kilomètre à pied, trop facile sauf que là le froid a bloqué mes muscles et je ne peux recourir qu'au bout de 500m, juste à temps pour accélérer une dernière fois (à 12km/h pas plus j'imagine) pour inhiber les efforts du binôme arrivant pleine balle derrière nous...
Finalement, nous passerons l'arche d'arrivée au bout de 7h37 d'efforts partagés à deux comme l'imposent les règlent du swimrun. Ce fût une fois de plus une expérience vécue intensément avec Christophe, qui rejoint le club cette saison. J'espère vraiment que certains d'entre vous sauteront le pas prochainement, que ce rapide récit vous aura donnée l'envie de découvrir cette discipline qui risque de faire son entrée dans le giron fédéral prochainement. Ce résumé doit vous faire prendre conscience que ce type de course se prépare davantage qu'il n'y paraît, mais nul doute qu'avec le vécu de la plupart d'entre vous sur des formats tous plus durs les uns que les autres, vous apprivoiserez rapidement cet effort.
Nous avons vécu un we extra, plein d'anecdotes que j'ai volontairement tu ici. Elles n' appartiennent qu'à nous ! Il vous appartient à présent de vous créer les vôtres...
Sportivement.
Accueil 
et on ne veut pas en savoir plus
