5h25 réveil, je contrôle ma glycémie : je suis à 3.47g en raison de la pasta de la veille. Donc, je suis obligé de me faire une dose importante d'insuline pour absorber cela et prendre mon petit déjeuner. Ce dernier n'est composé que d’un petit café et de 4 Lu "petit déjeuner". Ce qui n’est pas énorme vu la longue journée qui m’attend.
Le camping étant tout prés du parc à vélo, nous quittons le chalet vers 6h10. Derniers préparatifs avant la fermeture du parc à 7h00, Je re-contrôle et trouve encore plus de 3g (1.5/2g aurait été préférable). Ensuite, viens une longue attente car mon départ n’est qu’à 8h20. 2 montgolfières agrémentent le paysage Il y a 12 vagues de départs de 198 personnes maxi, espacées de 10' chacune. Le mer est calme et le temps radieux.
Une fois le départ donné nous avons 200 m à faire avant le premier virage, je prends quelques coups mais rien de méchant. Puis, vient la première ligne droite de 1450 m où j’ai du mal à voir les bouées jaunes d’autant plus que nous avions des bonnets de la même couleur. Je me cale derrière un autre concurrent pour partir tranquille et m’habituer à l’eau de mer. Cependant, au bout de quelques minutes, je trouve bizarre que nous soyons si près des bouées servant normalement au chemin du retour. Comme beaucoup, nous nous étions éloignés de la trajectoire idéale, d’ailleurs un kayakiste viens nous le rappeler. Arrivée à l’extrémité du parcours, je retrouve pas mal de mes amis pingouins, ce qui me rassure et rompt ma solitude. Cette fois-ci, je colle aux bouées pour le retour long de 1750 m. Cela me parait interminable, toutefois en rattrapant des triathlètes partis 10 ‘ avant moi, je reste confiant. Encore 400 m après la dernière bouée et je sors en 1h11’30". Mon erreur de trajectoire et ma glycémie trop élevée m’ont encore limité dans mes chronos. N’ayant pas eu le mal de mer, me voila tout de même soulagé d’un gros poids.
Direction la tente de transition avec changement intégral de tenue pour me transformer en cycliste (ce qui n’est pas de tout repos lorsque l’on a la peau mouillée). Mais le confort avant tout pour 6 heures de selle ! Départ du vélo en 1h17’22’' c'est-à-dire dans le temps que je m’étais fixé.
Le circuit vélo est composé de 2 allers-retours le long du littoral de 66 km et un autre de 44 Km et 4 Km dans Calella pour faire la jonction. Le bitume est tout lisse et le vent favorable, cela roule très vite et je me laisse prendre au jeu en bouclant le 1er tour à 33.5 Km/h de moyenne alors que je ne tablais que sur 30,5 Km. Au début du second tour, ma glycémie encore à 2.64g donc, je ne prends plus que de l’eau pour faire baisser mon taux de sucre. De nombreuses lignes droites font plus de 10 km cependant, le fait de croiser les autres concurrents occupe l’esprit. Pas de drafting, avec un arbitre tout les 2.3 Km (1er carton 8’ de penalty box le deuxième c’est la disqualification : terriblement efficace !).
Du coup, pas le moindre peloton pour 1850 partants : c’est génial. Fin du second tour Km135 , je commence à piocher et tout me parait inconfortable et mon compteur ne compte plus. La motivation est toujours présente par contre j'abandonne la position aéro.
Dernière boucle, je suis toujours dans les plots bien que ma moyenne diminue régulièrement et les alertes crampes apparaissent. Finalement, j’arrive en 5h48’ avec 31Km/h de moyenne. Transition son encombre, j’attaque le marathon après 7h06’ de course ce qui m’autorise à penser que je suis proche des 11heures au final.
Le marathon comporte 4 allers-retours de 10 Km et 2 Km de liaison le tout sans ombre. Il doit faire à ce moment là 35°C sous le soleil. 9’45'’ pour faire les 2 premiers kilomètres en trottinant, c’est correct mais où est donc le ravitaillement car il fait soif ? il est en fait un peu plus loin. Km3 en 15’16’’, je commence à avoir mal au ventre et ma respiration n’est pas naturelle. 26’45 pour 5 Km, je commence à marcher.
D’autres font comme moi mais eux marchent nettement plus vite : quelque chose ne tourne pas rond. De retour sur Calella, la foule est impressionnante et chauffée en blanc . Passage au Km 10 en 1h, je m’arrête prendre ma glycémie : elle est encore de 2,60g. Malgré l’effort physique le taux de sucre ne redescend plus je suis coincé et j'ai un grosse envie de dormir et plus en plus de mal à respirer. J’entame le second tour en espérant une reprise. Km 15, toujours 2.90g ça remonte !!! je m'assois plusieurs minutes car je probablement suis en acido-cétose. Encore 5 Km de marche afin de rejoindre tant bien que mal la tente de transition pour m'injecter de l'insuline.
Une nouvelle fois contraint à l'abandon après Embrun 2007, je continue ma longue traversée du désert sur distance IM . La déception est d'autant plus grande car ne pourrait probablement pas reprendre le départ d'un IM avant 2 ans. Encore de multiples interrogations à résoudre, telles que la gestion de la chaleur, avant de retenter ma chance.